je t'aime bien, mais tu ne m'es pas indispensable

( outfits ) Cigarette calée entre les lèvres, sourcils légèrement froncés, le son coupé parce que tu n'en pouvais plus d'entendre les gémissements incessant des acteurs dans le long métrage que tu es censé couper et monter. La bouteille de bière ouverte sur ton bureau près de ton ordinateur transpire laissant sous elle une trace humide. Tu t'apprêtais à commander un uber eats quand on frappe à ta porte ; donner rendez-vous à Arlie chez toi ce n'était pas la meilleure idée que tu aies eue. Non, puis tu n'as pas pensé à où tout cela pourrait vous mener, t'ignorais aussi, en lui proposant de la voir, que ton frère s'amusait à coucher avec elle ce qui eut pour effet de te refroidir un brin quand au déroulement de la soirée à venir. Tu lèves le nez de ton écran, met tout en stand by pour aller ouvrir la porte, pieds nus qui claquent contre le parquet, bière à la main et cancéreuse au bec tu lui adresses à peine un sourire. "Il est déjà 20 heures ?" tu pourrais lui demander si elle n'a pas eu de mal à trouver ton habitation, mais c'est inutile de jouer l'idiot, moins d'une semaine plus tôt elle s'introduisait chez toi par effraction. "Come in," tu dis en collant tes omoplates contre le bois de la porte, lui laissant la place d'entrer et ainsi de refermer la porte derrière elle. "Tu veux boire de la bière ?" t'enquiers-tu alors en ôtant ta cigarette de tes lèvres pour y porter le goulot de ta bouteille de bière.  

La journée s'est relativement bien passée, puisqu'elle avait bien (?) commencée. Tu sais pas, c'était juste plus léger. Sophie était posée, c'était facile de la câliner, Andréa était arrivé trop tard pour te casser les pieds, mais tu te doutais bien que ça ne saurait tarder. Problèmes techniques, sur problèmes techniques c'est entre le sein de Sophie que t'avais passée la majorité de cette journée à poiroter, à te réchauffer en attendant qu'ils soient prêts à filmer. Finalement vous aviez coupé court, c'était remis. Juste assez de temps libre pour rentrer, te laver, te changer, aller faire les courses pour tout récupérer, puis chez Axel, vers les 20 heures, te présenter. Toujours aussi souriant, hein, mais ça attise le tiens, n'empêche, ce fascinant bloque de glace qui dans son coeur ne laisse pas de place. Pour une fois t'avais collaboré, des Adidas blancs aux pieds, un jogging taille haut et un crop-top noir dont tu t'étais affublée. C'était relax, ça, non ? Tant pis, parce que ce serait ça et pas de pardon. « Yep...» Que tu souffles en rigolant avant qu'il ne te laisse entrer. Tu redécouvres son appartement, cette fois c'est presque étrange d'y être invitée, tu ne l'aurais plus espéré. Prend le temps de regarder tout autours avant de jeter ton dévolu sur le comptoir. Est-ce que tu fais encore comme chez-toi ? Oui, un peu trop, toujours, tu crois. « Ouais, je veux bien! Par contre...» Que tu commences en même temps que tu commences à tout déballer, les bouteilles sur le comptoir qui vienne cligner. « J's'avais pas si t'étais plus Vodka ou Rhum, donc j'ai amené les deux !» Il y a aussi une bouteille de coca, une de sprite, et beaucoup trop de trucs à manger même pour deux personnes affamées. « T'as faim maintenant ? C'est encore tout chaud. » T'espères oui, parce que toi t'as vachement faim, pas mangé depuis la fin du boulot. Et of course, oui, t'en as fait trop, t'en fais toujours trop. Ta façon de te racheter d'avoir à te supporter ? Surment. En plus t'es gentille là, tranquillement appuyée sur son comptoir à juste lui sourire, t'essayes pas (plus) de le grimper, évite de l'harceler, on dirait presque que t'es bien élevée (fyi : ça va pas durer).

Ouais, je veux bien ! Par contre... Déjà tu t'affaire à lui sortir du réfrigérateur logé dans le bar, une bouteille de bière à base de vodka que tu débouches et pose face à elle. J's'avais pas si t'étais plus Vodka ou Rhum, donc j'ai amené les deux ! tu lèves les yeux sur la rouquine, arque légèrement les sourcils et ne peut t'empêcher d'esquisser un sourire, les alcools forts et toi c'est une longue histoire avec tout un tas de hauts et de bas, tu as bien une préférence pour la vodka, mais un bon rhum blanc peut parfaitement faire l'affaire. Tu t'abstiens de lui faire remarquer que ton comptoir déborde de bonnes bouteilles et qu'elle n'était pas obligée d'en acheter, tu ne sais pas pourquoi d'ailleurs. Prunelles de jade qui se fixent un moment sur les tâches de rousseur qui lui éclaboussent le visage à t'en donner l'envie de les compter, tu penses alors à Vincent et sa barbe rousse en te faisant remarquer que tu devais avoir comme un faible pour les gens qui dans le folklore se trouvent être dénués d'âme. T'as faim maintenant ? C'est encore tout chaud. "Chaud ?" réalise seulement que ta manière de la dévisager t'as fait perdre le fil de ce qu'elle te racontait, Arlie. Alors tu secoue le menton lentement en battant des cils, la nourriture, la tonne de choses à grignoter qu'elle a ramené. "Oui, oui." tu répètes comme nerveusement avant d'aller sortir d'un placard deux assiettes, couverts et serviettes que tu poses près de son sac de courses. "A cette pas date," tu lances, récupérant ta bière dont tu fait tinter le goulot contre la sienne avant de la porter à tes lèvres, reins appuyés contre le plan de travail le plus proche, tu la détailles encore et te revient en mémoire la conversation textuelle que t'as eue plus tôt avec ton aîné. Il couche avec elle, manque de professionnalisme que tu lui mettras dans les dents en temps voulus, puis l'amertume de réaliser que tout ce que tu peux être susceptible de convoiter appartient déjà à quelqu'un. Aigreur qui te gagne, tu te mords les lèvres sans la lâcher du regard alors qu'une pointe de colère monte en toi et tu te demandes ce qu'elle fout là, ce qu'elle peut bien te vouloir. "Pourquoi le porno, pourquoi tu fais pas autre chose ?" la questionne-tu en te redressant un peu, te sépares même de l'espèce de veste à manches trois quart brune que tu portais. Y'a un tas de pourquoi qui te trotte dans la tête, mais tu vas y aller molo.  

Tu savais pas à quoi t'attendre en venant ici pour la deuxième fois. En tout cas, pas à y laisser une partie de toi. Parce que ce sourire-là... Oh bordel. C'est pas ta faute, ton ventre se réchauffe. L'impression que ça fait longtemps qu'on t'as pas regardé comme ça, comme plusqu'un morceau de viande ou une paire de fesses à qui on fera jamais de promesses. Comme l'impression d'avoir l'âme à nue sous ses yeux de jade, c'est bien pire que quand c'est sur ton corps que les yeux s'évadent. Les joues qui rosissent doucement quand il ne fait que répéter ton chaud, comme perdu, quelque part sur ton visage, lui et son regard trop beau. Il vous sort de transe pour dire oui à répétition, te laisses le souffle court, l'impression qu'en une œillade vous vous êtes fait l'amour. C'est peut-être dans ta tête aussi, que ton égo se moque avec humour. T'en profites pour prendre une longue gorgée pendant qu'il a le dos tourné, peut-être que ça arrivera à te calmer ? Tu souris plus fort quand il revient, porte un toast à ce pas date. T'en aurais des millions des pas dates avec lui, s'il voulait, rien que pour lui gratter quelques sourires qui redonnent envie de vivre. Tu clignes ta bouteille contre la sienne avant de boire encore une gorgée, c'est bon ce truc qu'il t'a refilé, ça commence bien la soirée. T'arrives enfin à détacher ton regard de sur lui, t'étirant au-dessus de l'évier pour laver tes mains avant de revenir pour commencer à vous servir avant que sa question ne vienne doucement te saisir.

« Humm.... » Que tu commences en rigolant doucement, levant les épaules puis les relâchant lentement. Parce que t'as pas d'autres talents ? Parce que tu n’assumes pas tes autres talents, peut-être plus ? La peur de te planter qui te rebutes. Le besoin de survivre maintenant que Chris n'est plus là pour s'occuper de toi. « Ça paye bien et c'est pas bien difficile de percer ? » Que tu réponds en question. C'est pas comme la musique en tout cas, ton réel rêve à toi, celui qui dort tout bas. Peut-être que quand t'auras assez d'argent, tu prendras une année sabbatique, pour te posée, écrire et peut-être vivre. Une année où ce ne sera pas difficile pour la personne dans ta vie de savoir que tu te fais baiser à longueur de journée. Ça et Chris, c'était les deux raisons pour lesquelles vous aviez rompus, mais c'était toujours comme ça, la pornographie finissait toujours par déranger. Et tu connaissais pas vraiment d'autres mecs sauf Andréa que ça pouvait, ne pas déranger. Et encore, c'est exactement pour ça que t'étais la star des pornos lesbiens, pour que sa masculinité ne soit pas mise en danger. Et toi en échange t'avais rien du tout, rien que des miettes et une laisse autour du cou. T'as un sourire triste avant de continuer, l'air mutin retrouvé, que t'as doucement forcé, avant que vers lui son assiette soit poussée. « Tiens, goûte ça, après tu me parleras plus jamais de McDo. » Que tu souffles en attrapant une frite, et quand tu le regardes, y a ton ventre qui se serre encore. Il te trahis, ton corps.

Tu lui offres un hochement de tête en guise de réponse, réalise qu'elle risque de passer une soirée bien ennuyeuse loin des fêtes que l'industrie du porno organise dans tout Paris quand ce n'est pas votre société qui décide de fêter la plus belle paire de fesses ou le plus beau blowjob de l'année. Tu ressens comme un peu de peine à l'idée que ces acteurs ne sont qu'un physique, qu'une plastique, sans doute qu'en dehors des studios les gens ne s'intéressent à eux que pour ce qu'ils représentent avant de s'offusquer de leur métier, si toi t'étais à sa place est-ce que t'en parlerais librement à ton conjoint ? Rien n'est moins sur. Reviens sur la table le sujet du fast food et pour être honnête, sourire vissé sur les lèvres tu avoue : "Je n'avais pas le temps ce soir de t'emmener prendre un dîner quelque part," revers de la main qui passe sous ton nez avant que tu ne l'imite et glisse une fritte dans ta bouche pour finir par empoigner le burger et planter tes crocs dedans. "Puis," tu vas pour lui rappeler que ce n'est pas une date, qu'aucun restaurant ne vous verra débarquer bras dessus, bras dessous pour y manger, mais les saveurs explosent dans ta bouche et tu te redresse en lui adressant un regard stupéfait. "Damn, c'est, c'est bon, c'est toi qui a cuisiné ?" bout de la langue qui passe sur tes lèvres alors que tu déglutis, nouvelle esquisse d'un sourire qui les étire, tu ne mourrais pas de faim, mais l'appétit vient en mangeant. "Si c'est le cas je vais te débaucher pour que tu viennes me préparer ça tous les soirs." te permets-tu de plaisanter, tu t'étrangle à moitié et prends rapidement une rasade de bière pour faire passer la toux. Une profonde inspiration plus tard, tu repose le burger et pioche de nouveau dans tes frittes. Te penche pour attraper les deux serviettes en tissus, t'y essuie les doigts. "Il y a quelque chose que je ne comprends pas," allez et c'est parti, ça ne pouvait pas durer cette ambiance légère, tu ne peux pas profiter d'apprendre à la connaître un petit peu avant de plomber l'ambiance, piquer là où tu pense savoir que ça fait mal, pour elle t'en sais rien, pour toi c'est plus certain. "Pourquoi tu t'intéresses à moi alors que tu couches avec mon frère," regard perçant que tu lui adresse sans sourciller, tu revêts le masque de l'homme impénétrable que rien n'atteint, tu feins cette indifférence depuis tant de temps que t'as fini par ne plus rien ressentir ou t'en persuader. "Mens pas." Deux nouvelles frittes viennent disparaître derrière tes lèvres, "C'est pour ça que ce n'est pas une date," bouchée avalée, goulot de la bouteille rejoint les lèvres humides et brillante de graisse. "Pour ça qu'on ne couchera pas ensemble." elle fait bien ce qu'elle veut là n'est pas le problème, mais tu as horreur qu'on te prenne pour un débile et t'as pas envie de laisser cette drôle de petite rouquine essayer de se jouer de toi.  

Il a pas le droit, de te faire te sentir comme ça. Axel qui joue constamment entre le chaud et le froid, et sûrement, quelque part au fond, c'est pour ça que t'aimes ça. Il avoue entre ses dents qu'il avait, quelque part, l'intention de t'emmener diner, même si c'était pas un date, hein, que ça résonne dans ta tête pour mieux s'y imprégner. Tu sais pas si ça te fait plaisir ou si ça ne vient que d'avantage te troubler. Après une bouchée, le discours est détourné et la bouche pleine, ta cachant du revers de ta main, tu ne peux t'empêcher de rigoler quand il s'extase et demande si t'as cuisiné. Il dit même qu'il va te débaucher, et ça aussi, ça te fais trop craquer, son accent, sa façon de parler.

« T'embaucher, te débaucher, c'est plus moi qui vas te faire ça.» Que tu rigoles doucement avant d'avaler ta bouchée, rinçant le tout avec une autre gorgée de bière te rendant plus légère. « Nan, c'est un petit bistro pas loin de chez-moi, mais la prochaine fois j'essayerais de te cuisiner un truc comparable !» Que tu souris au travers de tes lèvres, prête à te forcer, à te démener, même sans promesse d'où tout ça pourrait vous mener. Juste pour le thrill d'essayer. Puis la conversation redevient sérieuse, le chat sort du sac, alors toi, tu grimpes sur le comptoir pour t'y asseoir. Sale habitude que t'as et qui passe pas, de t'asseoir sur les bureaux, par terre, sur les électros. Partout sauf là où y faut. « Bon...» Que tu commences sans savoir où commencer. « Alors oui, on a couché ensemble, puis c'est devenu une sale habitude. Parce qu'on est tout les deux seuls et que quand on est dans cette industrie là, c'est vraiment pas quelque chose de facile de se trouver quelqu'un de stable qui accepte ça. Et Andréa est ce que j'ai de plus proche d'un semblant de stabilité. » Que t'expliques avant de prendre une autre gorgée, la conversation trop sérieuse pour que tu continues à manger. « Sauf que je serais jamais plus que son amante et pour moi, c'est pas assez.» Tu prends une inspiration avant de continuer, parce que c'est trop d'aveux, trop de vulnérabilité, t'es pas certaine d'assumer. « Alors que toi t'es... t'es différent. T'étais juste là, tu faisais rien de spécial, tu faisais pas exprès et j'te regardais et mon ventre me faisait mal. Puis juste, la nuit où on a dormi ensemble, c'est... c'est un truc comme ça que j'veux. J'ai jamais dormi avec Andréa, il m'a jamais serré dans ses bras, dans le fond, il s'en fout un peu d'moi et... j'pense que peut-être que je mérite mieux que ça ? Mieux qu'être juste quelqu'un qui attend sur le côté, avec qui on a un peu honte de se montrer et qu'on peut jamais vraiment promettre d'aimer, tu vois ?» Que tu finis par avouer, plus certaine que t'as vraiment envie de manger maintenant que tout est sorti, c'est sur la bière que tu te rabats, la mine un peu base, pour y noyer tout ses soucis.

Tu ne sais pas a quel détail te raccrocher en fait, elle déblatère, t'expose les faits, ce que tu n'as pas pris le temps de faire avec ton frère, quand bien même tu sais bien et lui aussi que ça ne sert à rien de régler ce genre de choses par message texte, sachant que cette conversation vous l'aviez déjà eue par le passé et il sait ce que tu en penses. Tu arques un sourcil, sans pouvoir expliquer la raison de ton agacement qui, possiblement, provient du fait qu'elle confirme, Arlette, qu'elle se fout de ta gueule. Sous entend-elle qu'Andréa et elle sont ensemble ? Phalanges restent suspendues au dessus de ton assiette, tu allais piocher dedans, aurait bien mit un nouveau coup de crocs dans le burger, mais t'es pas sur d'en avoir envie actuellement. Tu remarques néanmoins que ses choix personnels ne semblent pas être les bons, envisager une relation stable avec ton aîné c'est déjà la preuve d'un manque de jugeote flagrant, Juliette en a fait les frais et en est revenue, elle, de ce que tu en sais. Peut-être Arlie sera t-elle la future porteuse d'un Andy junior deuxième du nom. Sauf que je serais jamais plus que son amante et pour moi, c'est pas assez. Peu t'importe que la tournure soit maladroite, ce que tu en comprends c'est qu'un Belkin ne lui donne pas ce qu'elle attend, alors elle se tourne vers le second. Alors c'est ça que tu es, que tu as toujours été et que tu resteras. La roue de secours, le deuxième choix. Bien sur que ça te vexe ce qu'elle te dit, confirme d'elle même qu'elle se fout de ta gueule, alors tu te mords l'intérieur des joues, rapide coup d’œil lancé à ton assiette qui ne te fait plus envie et ta bière tu la descend d'une traite en hochant la tête lentement, visage paré d'une neutralité grossière et mensongère. Bien sur que t'es déçu, un peu. Tu t'en remettra, dans le fond t'en as rien à foutre, tu ne la connais pas, ce n'est rien de grave, mais ça fait chier. Ta vie c'est un cumul de trucs qui te font envie, mais que tu n'auras jamais à toi, à force tu t'es fait à l'idée. Admets-le un peu que passer la nuit en compagnie de cette sale rouquine capricieuse ne t'as pas déplu, que t'étais pas si mal allongé près d'elle même si tu t'es efforcé de lui faire comprendre le contraire. Non, tu ne dirais rien, ne laissera rien paraître parce que sans le savoir elle touche une corde sensible, celle de ton besoin de faire aussi bien que son frère ou de lui arriver au moins à la cheville, effacer le sentiment de n'être que le second. "Tu devrais mieux choisir les hommes que tu fréquentes," tu réponds froidement sans même lui adresser un regard, tu t'en vas jeter ta bouteille en verre dans le bac prévu à cet effet et reviens près du comptoir un verre à la main dans lequel tu verses un peu de vodka. "Il ne veut pas de toi comme tu l'espérais alors tu essayes de voir si c'est pas mieux avec son discret petit frère ?" la question est rhétorique, tu n'attends pas de réponse, ton amer, voire acide. Tes lèvres entrent finalement en contact avec le liquide aussi clair que de l'eau et tu en prends une belle gorgée, ton visage est fermé. Envolé le gentil sourire, c'est à peine si tu daigne poser les yeux sur elle. "A aucun moment t'es tu demandé si ça m'intéressais, moi ?" cul du verre qui claque contre le bois, tu te racles la gorge. "Non, parce que tu viens là, te pointes dans ma vie parce qu'Andréa te traites comme rien du tout, tu t'imposes à moi, parce que... Ca sonne comme un bon plan dans ta tête, me fréquenter moi ?" pinces l'arête de ton nez en prenant une profonde inspiration. "Tu ne me connais pas, et je refuse d'être un passe-temps de circonstances, ou je ne sais pas comment on dit !"  

Tu pensais pas qu'Axel réagirait comme ça, pensais que ton discours était doux, mais en même temps, oui. Parce qu'Axel, toujours, te déroutes. Au fond, vous vous faites la même chose en dedans, c'est juste que vous ne le savez pas encore. Il semble fâché et c'est les burgers qui en paient le prix parce qu'ils sont délaissés au lieu d'être dégustés. Il lance à ta gueule que tu devrais mieux choisir les hommes que tu fréquentes, et il a pas du tout tord, c'est étrange. Il descend sa bière alors que tu te rends compte que t'as sûrement ouvert les portes d'un enfer que tu ne connais pas entre les deux frères, oupsi. Tu sais aussi qu'il serait très fâché et t'en ferais payer les frais, Andy, de te savoir ici. Comme si tu lui devais quoi que ce soit, même une infime partie de toi. Tu lui a déjà trop donné et c'est un geste complètement égoïste que de venir le retrouver pour partager ta soirée. Égoïste et mérité. Il te les montres finalement, du bout de sa voix, les blessures que dans ton monologue t'as rouvertes, sa chaire à découverte et t'es presque désolée d'avoir trop franchement parlé. Que ça puisse le blessé alors qu'en fait il s'est trompé. Il attrape la bouteille de Vodka, s'en verses et d'une traite le bois.

« Axel...» Que tu commences doucement en cherchant à le calmer, glissant ta main vers son bras alors que probablement, tu ne devrais pas. « J'ai pas choisi l'un puis l'autre. J'te connaissais pas avant. Je l'ai connu lui, toi, t'étais juste un nom en bas des génériques avant qu'on se parle à la fête. » T'es pas sûre qu'il comprend. Que quand tes yeux on glissés sur lui la première fois, c'est son frère qui a été ton second choix et lui, c'est le premier qu'il a rafflé. Sans rien faire, juste être là, boire son verre, sourire en coin, de loin. « J'suis désolée, c'est vrai que j'aurais pas dû m'imposer. J'avais juste peur qu'on passe à côté de quelque chose de vraiment bien...» Tu souffles doucement, fini ta bouteille aussi, joue avec le bout d'une frite qui ne te fait plus envie. « Tu veux être quoi alors ?» Que tu demandes, beaucoup trop calme. Toi qui à souvent flipper des tables pour moins que ça. C'est pas la solution, t'as pas envie de ça, qu'Axel se prenne la tête avec toi. Tu voulais juste de la douceur, quitte à t'y faire piétiner le coeur. Tes doigts s'enroulent autour de la bouteille où tu vas prendre une gorgée les sourcils froncés, parce que oui, ça s'annonce être une soirée compliquée.

Les sourcils qui s'arquent quand elle tente une approche, main tendue que tu refuses sans prononcer un mot, juste en reculant d'un pas, te décale suffisamment pour qu'elle ne puisse pas t'atteindre. L'idée simple qu'elle ait réussit à te piquer avec ses mots ne te plaît pas, te demande férocement ce qu'elle veut, qu'est-ce qu'elle a et c'est quoi son putain de problème ? Tu l'entends tenter de se rattraper aux branches, la regarde ramer sans parvenir à avancer et te contiens de lui jeter un regard de mépris, toi sale abrutis congénital avec ton syndrome d'infériorité exacerbé par sa petite personne. "Tu te plains que les hommes ne s'intéressent qu'à ce que tu représentes et non pas ce que tu es à l'intérieur," là tu te penches sur elle, regard sombre. "Le problème c'est pas ces types, c'est toi Arlette." dents serrées, ambiance et atmosphère qui change subitement, et tu es ridicule avec ta jalousie mal placée qui n'en est pas, en tout cas tu ne te l'avoue pas. C'est pas question de jalousie dans le fond, c'est une question de principe. "Je ne veux rien, termine ton assiette et rentre chez toi." tu lui lâches en donnant un coup de menton dans sa direction, te sers un généreux verre de vodka que tu descend de nouveau et plus rapidement encore. On ne t'avais jamais fais ce coup là, pour le peu tu lui offrirais presque une fleur pour l'originalité de son explication, trop inaccessible au point de jeter son dévolu sur le plus extraverti des deux frères, la blague. L'alcool te brûle légèrement la trachée, tu renifles même en regardant le fond de ton verre. "J'ai pas le temps pour ces conneries." comme-ci t'avais besoin de ça toi, te prendre d'avantage la tête, ta vie sentimentale se trouve déjà être un sacré paquet de nœuds et il est inutile d'ajouter d'avantage de bordel en dedans.

Pourquoi est-ce que tu ne le vois pas, son patern qu'il se trouve encore à répéter, seulement t'attirer pour mieux te rejeter. Pour mieux te repousser vers son ainé probablement, se faire croire qu'il avait raison et se rouler dedans. Toi aussi, il te fait ça, du bout de sa langue, par la menace de son corps, vient baiser toutes tes insécurités. Il saute à pieds joints sur là où ça fait mal, quand il ramène sur la table, que le problème c'est toi. Probablement que oui, mais t'as jamais été prête à te l'avouer. Quand il se penche sur toi, qu'il est proche comme ça, tu sais plus si t'as envie de l'embrasser ou de le gifler, ne sait pas lequel des deux arriverait davantage à te soulager là où Axel ne sait qu'à répétition te brûler. L'acide dans ta poitrine quand il te dit de terminer puis de te barrer. Tu sais plus où te mettre, tu sais plus où t'aimerais disparaitre, juste l'invisibilité permanente de ton être. Et quand il te fais te sentir inférieure, toi, tu deviens arrogante. Tu prends une bouchée que t'arrives même pas à savourer, toi aussi, des envies d'exploser que tu tentes de contrôler. Parce que si t'exploses, il n'en voudra plus, de toi. Y'a le petit démon dans ta tête qui rit noir en répétant qu'il en veut déjà pas. Outch. Mais non, Arlie, personne, personne veut de toi. Ni maman, ni papa, personne, sale conne.

« Faut que tu le répètes combien de fois, ton fucking mantra avant d'y croire, hein ? » Que tu viens cracher, l'autre bouteille que tu viens t'approprier, le bouchon qui s'est envolé pour mieux directement t'y enivrer. « Si t'avais pas l'temps on en serait pas là pour la deuxième fois.» Tu retrouves tes pieds, t'approches juste assez pour que ton regard vienne l'affronter, cherche au fond des yeux à le percer sans y arriver. S'il t'amais plus, tu pourrais l'insulter, mais tu sais que tu risques que de tuer ce qui n'est même pas encore née. Pourtant t'as envie, de lui donner une bonne raison de te détester.  « Quand est-ce que tu vas en avoir assez de laisser ton fucking frère, contrôler ta vie, hein ?» Que tu craches avant de prendre une autre gorgée, parce que quand t'es enivrée, la vérité et les méchancetés sont plus facile à échapper. T'as un rire sombre après ta gorgée, ton petit corps qui commence déjà à tanguer. « Mais non, c'est ça, vas s'y, jette-moi. C'est ce qu'il voudrait. T'es un bon garçon dans le fond, tu le laisses gagner dans l'fond hein. Parce que dans l'fond, Andréa Belkin gagne toujours !» Que tu vomis, que t'as envie de pleurer. Possible que s'il te jètes et que tu sors d'ici, ce soit chez Andréa que t'ailles dégringoler pour faire des frasques et bien tout gâcher. Dire bonjour à sa princesse, à son fiston. Leur dire que tu veux pas déranger, que t'es juste la pute qu'Andréa a décidé de s'approprier pour baiser. De contrôler pour faire semblant qu'il pouvait te posséder. Si tu sors d'ici, tout vas dégringoler, eux, toi, leur société. T'en as plus rien à branler. Juste envie d'hurler et de pleurer. C'est pas eux, c'est toi Arlette.

Si t'avais pas l'temps on en serait pas là pour la deuxième fois. Tu prends une profonde inspiration que tu bloques, narines qui se dilatent sous le coup de la pression qui grimpe et toi tu veux rien laisser paraître, ne pas lui donner la chance de voir que ça t'atteint ce qui sort de sa bouche, ta mâchoire se crispe, tu la regarde haut avec une pointe de mépris. Ce n'est que la deuxième fois que vous vous voyez seuls à seuls et c'est à croire que ça ne peut que mal se passer, c'est une preuve, non ? Quand est-ce que tu vas en avoir assez de laisser ton fucking frère, contrôler ta vie, hein ? y'a un "tseh" sonore qui t'échappe alors qu'une sourire acide déforme les traits de ton visage quelle emmerdeuse, de quoi elle se mêle et puis c'est faux, n'est-ce pas Axel ? Il ne contrôle pas ta vie, là n'a jamais été son but premier et tu en es persuadé, toujours est-il que bien malgré toi, tu n'as jamais vécu que dans son ombre. Axel, tu n'aimes pas ses insinuations, n'apprécies pas l'idée qu'elle tente d'analyser des parts sombres de ce qui pourrait se tramer dans ta tête. Puis comment c'est possible de parvenir à te faire vriller sans aucun effort, comme si elle parvenait à t'insuffler une nouvelle âme, réanimer le cadavre insensible que t'es devenu. "Alors quoi, Arlie ?" prénom que tu prononces avec condescendance , ton tour de t'approcher, la surplomber, la dominer. Tu te veux menaçant et tu l'es, lui arrache même la bouteille qu'elle tient dans sa main pour faire claquer le cul de verre contre le bois du comptoir. "T'attends-tu à ce que je te donne raison ?" tu réfrènes l'envie brûlante de la bousculer un peu, parce que tu n'es pas ce genre d'homme, ne compte pas te servir de la force contre une femme de trois têtes de moins que toi, ce serait ridicule et pathétique, pourtant... "Tu voulais peut-être que je m’apitoie sur ton sort ?" phalanges qui se verrouillent contre la courbe de sa mâchoire.

Vous avez déjà été là, vous avez déjà fait ça. Vous rejouez le même scénario sur une autre note. Parce que vous avez la même fucking maladie, celle dans laquelle l'autre plonge les doigts sans même hésiter quand vous vous mordez jusqu'à vous blessez. C'est ce qu'il a fait en te rejetant une énième fois, pour tout, pour rien, parce que t'es pas assez bien. C'est ce que tu fais à son tour, jouant dans les filaments tout emmêlés le reliant à son frère, son où tes lianes de sumac vénéneux se mélangent aussi. Là où Andréa tire dessus pour les garder, mais où Axel tente de les couper pour ne pas qu'elles viennent l'enrouler. Et même le pire, c'est que tu ne veux pas les deux. Serait prête à sacrifier beaucoup rien que pour Axel et ses beaux yeux. Ton ventre se serre quand il t'approche, la fêlée qui remonte pour compenser, les organes qui se mélangent, l'estomac tout croche. La bouteille qu'il vient t'arracher, la promesse que tout ça va mal se terminer et en plus t'es désarmée. Ce serait mal te connaître de pas savoir que t'es une enragée. Pourtant tu sais plus si t'as envie de le démonter où d'avoir ses cuisses à chevaucher. Ses phalanges qui attrapent férocement ta mâchoire et ton regard qui se relève vers le sien avec l'enfer qui danse dedans. Quelque chose dans la force appliquée qui te donne envie de gronder, même si vous êtes là, à vous insulter. C'est peut-être un peu ça, votre forplay de vous engueulez.

« Nan bébé, c'est de ta vie misérable qu'on parle là, Axel. » Que tu souffles, la voix aussi cajolante que mordante, imitant son pseudo dédain pour ton prénom. Une fille ''normale'' et pas abandonnée chez les fêlés comme toi, serait sûrement partie, sachant se respecter, ou bien ce serait même un tantinet reculé. Non pas toi, depuis l'adolescence, tu te recules plus quand les claques se préparent, tu serres les poings et te prépare à retourner la pareille plus férocement. Alors plutôt que de te reculer, tu t'avances vers lui, le nez relevé, le sourire arrogant. Jusqu'à ce que ton ventre se presse au sien, parce que c'est assez, right, pour le déconcentrer. Parce que chaque fois que tu viens l'effleurer, il a le besoin pathétique de se sauver, tu sais comment ça marche maintenant avec le fucking adulescent. « Ça a marché hein ? Pour éloigner les autres qui voulaient être dans ta vie ? Pour te protéger ? J'pense que de toutes les petites merdes que tu voudrais me dire, on mes les as déjà dites. Fucking try me. » Que tu le provoques, la evil twin qui est bien sortie de son nid pour venir jouer aux méchants avec lui. À celui qui mord le plus fort, celui qui laisse la plus grosse marque en souvenir. Celui qui fait le mieux souffrir. Les masos qui se font les dents sur leurs propres os, si c'est pas beau.

Nan bébé, c'est de ta vie misérable qu'on parle là, Axel. tu lâches son visage sans douceur, à la manière dont tu t'en es emparé alors qu'elle joue les dures, s'approche, menace à son tour, gronde. Ce petit côté battante de sa personnalité, ça te plaît, pourtant là tu n'y penses pas, ne le réalise pas et ne t'explique pas ce qui se passe en toi quand elle est dans ton sillage. Elle se presse contre toi et tu lèves les mains à hauteur de ton visage, comme pour capituler, ce n'est pourtant pas ce que tu fais. T'essaye d'éviter un quelconque contact de plus, tu souffle d'ailleurs, par les narines, prunelles noircies par la colère, de tes yeux tu la dévores autant que tu la maudit. Burn baby, burn. Ça a marché hein ? tu la toise sévèrement, parce que tu ne comprends pas de quoi elle parle, où elle veut en venir. Pour éloigner les autres qui voulaient être dans ta vie ? ta mâchoire se serre un peu, t'as horreur de son numéro de mentaliste psychologue qui tente d'analyser ton esprit, tu sais pas toi même ce qui te pousse à agir comme tu le fais. Pour te protéger ? peut-être bien, oui. Tu détournes brièvement le regard, un instant seulement, mais rapidement tu le ramènes sur elle, la diablesse. J'pense que de toutes les petites merdes que tu voudrais me dire, on mes les as déjà dites. Fucking try me. Tu les repousses, tous et toutes, parce que ça te va d'être seul, enfin en surface seulement, tu t'es persuadé que c'était ce qu'il y avait de mieux en t'attachant à un type dont tu connais même pas le nom de famille, parce que les autres te semblaient bien fades à côté de lui, ne valais pas la peine que tu leur accorde du temps, de l'attention. Puis elle est arrivée et a tout foutu en l'air, renversant tout sur son passage à la manière d'un ouragan. "Arrête," tu souffles alors en l'écartant de toi, mal à l'aise par si peu de proximité, trop proches, tu sens son parfum et tu sais qu'il se dépose sur toi sans l'avoir même touchée. Tes doigts qui glisse dans ta nuque que tu fais craquer en soupirant, tu lui tourne le dos et t'aimes pas ça, ses techniques de manipulations merdiques qui te font réfléchir. Avant qu'elle n'ouvre la bouche t'en avait rien à faire qu'Andréa fasse ce qu'il a toujours fait, mais cette rouquine fait naître le doute en toi, putain et s'il régissait ta vie, sans doute t'a t-il manipulé tout ce temps et t'aimes pas ça, t'aimes rien de toutes ces pensées qui te pourrissent maintenant le crâne. Si tu la touche pas, c'est parce que tu sais qu'elle porte la marque d'un autre Belkin, que d'envisager quoi que ce soit avec elle serait mal et pourtant, si tu lui as proposé de passé, c'est pas seulement pour manger des frites. "Je veux que tu t'en ailles, maintenant." c'est dit sans grande conviction.

Chaque fois. Chaque fois que tu le touches, l'effleures, sa peau crame et toi, t'as le revers, son ton âme qui se fait dévorer par les flammes. Et pourtant t'y retournes, te fais toujours plus repoussée, toujours plus entêtée, toujours plus fêlée. T'es ce papillon de nuit qui se cogne sans cesse contre une lumière et qui tombe amoureuse du soleil, à s'en brûler les ailles. Peut-être que t'aimais juste ça, qu'il serre ta gueule avec ses doigts, parce que c'est tout ce qu'il te donne se rapprochant de plus près de cette nuit où t'as volé quelques rêves dans ses bras, sous ses draps, où t'as surement laissé un trop bout de toi, parce que depuis, tu rêves de vous, de ça. Que le reste ne te suffit pas. Parce que ses yeux rageurs sur toi posé, c'est pas assez, mais c'est mieux que tout ce qu'avant, t'ai pu faire semblant de posséder. Il te souffle d'arrêter, avant d'encore te repousser, encore s'éloigner. Tu meurs un peu plus chaque fois qu'il repart avec des pièces détachées de toi, qui à sa peau, se sont scotchées. Chaque fois, ça fait plus mal, chaque fois, tu refuses plus fort qu'il s'en aille. Tu sais pas à quel moment, tu vas arrêter, tu vas te fracasser, parce que tu seras trop fragmentée pour continuer de te battre ou d'espérer. Il dit qu'il veut que tu t'en ailles et tu te surprends encore à ce que ça te poignarde. Son dos tendu qui te fais face, la menace d'une fin où tu le lâches enfin.

« Okay... »  Que tu commences doucement, la voix secouée qui en a déjà marre de trembler, son dos courbé à observer, celui duquel tu viens d'approcher, malgré la menace du coup de sabot que tu risques de bouffer de la part du pur sang fâché, ou traumatisé. Tu sais pas exactement tout ce que t'as fracassé. Il t'as déjà dit de partir, et t'es restée, toute la nuit, sa couette et ses épaules à empoisonner. Tes bras vénéneux s'enroulent autours de son ventre, ta tête qui se pose dans le milieu de son dos, et tant pis si tu le serres un peu trop, rien que là, rien qu'une dernière toi. T'avoue tout bas, presque pour que toi-même, tu t'entendes pas contre la tempête de vos souffles épuisés de lutter. « J'men fous de lui. C'est toi que je veux. » Tu regrettes presque la vulnérabilité qui vas clairement te niquer, serait-ce que t'ai encore quelque chose à brûler. Ça sonne trop vrai quand ses mots là se cognent dans ton palais. Ton nez viens retrouver sa colonne, s'enfonce une dernière fois dans son odeur à aspirer, ton front qui fini par venir s'y poser avant que toi-même, tu ne le lâches, cherchant la force de te reculer, ramasser les miettes de toi-même éparpillées, avant de pouvoir ramper vers la sortie pour pouvoir lui donner ce qu'il t'as demandé. Tu sais pas si t'as la force. Attend que ce soit lui, qui te foute dehors, encore. Cette fois c'est pas ton corps qui sera dénudée lorsqu'il t'auras claqué la porte au nez, c'est la poitrine béante et la douleur géante d'une martyr exposée, pour que veut bien regarder la déchéance que c'est d'avoir voulue être aimée.

Légère pression qu'exercent ses bras autour de ta taille, toi tu ne t'attendais pas à ce qu'elle te balance en pleine face sa vérité, le fond de sa pensée. Non, toi tu t'évertues à ne jamais dire ce que tu penses, parce que ça ne te mets pas à l'aise, tu refuses de donner à qui que ce soit l'opportunité de te blesser, alors tu te montres désinvolte, détaché, parce que c'est plus simple de ne rien ressentir plutôt que d'assumer. Ne se rend pas compte Arlie de la menace qu'elle représente, nope, ne sait pas que tu as parlé d'elle, sans jamais avoir parlé de lui. La rouquine pourrait bien t'entraîner loin de celui dont tu ignores tout et pour qui tu te damnerai sans te poser la moindre question, putain. C'est toi que je veux. la réciproque t'effraie un peu, pour être honnête, parce que t'as peur de passer un genre de pacte avec le diable, de t'acoquiner une fois encore avec la mauvaise personne ou pire, de tomber enfin sur la personne qui te sortira "vincent" de la tête une bonne fois pour toute. Lui serais-tu fidèle ? Fais volte face Axel, ta main vient agripper sa nuque pour l'attirer contre toi, une fois collée à toi, ton autre main vient glisser jusque sur sa joue, tu l'obliges à lever le nez vers toi, dépose sur son front un baiser. Drôle de manière d'apaiser les conflits. "On ne couchera pas ensemble tant que tu le fréquentera." t'appose tes putains de conditions en homme de principes que tu es, inconcevable de ramasser les miettes d'une minette que son frère s'enfile de temps en temps, qui plus est, s'avère être une employée de la société que tu diriges et possède, accessoirement. Une fois encore tu déposes tes lèvres contre son front, plus tendrement que précédemment, la libère de ton emprise pour retourner te planter près du bar. "Tu crois qu'on peut les réchauffer pour les manger ?" tu lui demande en enfonçant ton index dans le chapeau moelleux de ton burger.