Sujet: le diable en rétrograde (arlandy) Ven 2 Oct - 20:47
T'aurais probablement juste, pas dû venir. Ça sentait le piège à plein nez, un piège dans lequel t'allais juste t'enliser et tu fonçais la tête baissée. En même temps, tu pouvais pas vraiment refuser. Et puis, est-ce qu'à Axel, t'allais lui en parler, qu'Andy t'avais invitée à dîner ? Dans un restaurant quatre étoiles qui plus était, fallait bien que tu le plaques, puisque maintenant, il se forçait. Ça le changeait, mais t'étais pas conne non plus, c'était pas flou, c'était que de l'or de fou. Que du glamour pour cacher tout ce qu'il s'enlisait autour. Le pire c'est qu'un peu conne, tu t'es mise salement bonne. Tes cheveux bien lissés, comme ceux qu'il aimait tant malmenés, ses sales doigts qui ne se lassaient jamais de les emmêlés. Tout est un peu trop. Ta poitrine trop bien exposée, ta robe trop moulante, trop courte, trop transparente, tes lèvres trop rouges, tes jambes trop dévoilées, tes cuisses trop bien huilées, tes cils trop bien courbés, ton odeur trop envoûtante, ton aura trop hypnotisante. À défaut de pouvoir, encore le dévorer, c'était pas dit que tu pouvais pas, encore, l'ensorceler, du bout des yeux et des sourires, le faire tendrement souffrir.
C'est bonne, mais en retard que t'es arrivée. Ça va, juste un petit 20 minutes à le faire patienter. Encore fallait-il que lui aussi, y soit. Ça lui arrivait d'être tout aussi en retard que toi. Toi, c'était souvent juste parce que t'en avais trop profité, nue dans ton appart, tes hanches sur la musique à onduler, pendant que t'attendais que ton huile Tom Ford soit enfin séchée. Pas une raison valable pour être pardonnée, mais d'un grand sourire et d'une caresse, c'était oublié. Sauf que tu savais que maintenant, lui, ne serait plus aussi gentil. La mustang noire garée, le seul truc de tout ton luxe pour lequel t'avais véritablement bossé, dans le restaurant tu finissais enfin par te pointer. Les habituelles têtes que tu faisais tourner, les sourires gratuits, partout lancés. On ne tarde pas à te conduire à la table d'Andréa où il est déjà posé. Et même si tu l'as fait chier, tu t'avances quand même pour l'embrasser. Juste la bise, faut pas charrier. Le reste des embrassades, c'est à son frère que tu les as réservées.
« J'tai pas trop fait patienter ? » Que tu plaisantes doucement avant de le relâcher, te contournant pour aller t'asseoir en face de lui et de son mépris.
Plan machiavélique qui traîne dans ta tête depuis de longs jours. L’impression que ton sale égo en a prit un coût, directives qui ne sont absolument pas suivi, colère qui monte d’un degré supérieur quand tu les croises dans les couloirs, t’as décidé d’être ce jeune garçon capricieux et de ne plus leurs adresser la parole. Réaction enfantine venant d’un homme de poigne mais quand ta virilité en prend un coup, tu sais pas comment réagir différemment qu’en étant à l’image de ton enfant qui n’a pas eu le droit à son dessert préféré après avoir rouspété tout le long du repas parce qu’il n’aimait pas la préparation qui a été faite. D’une cigarette posée entre tes lèvres, un vin cher payé qui danse dans ton verre, une table pour deux, à plusieurs reprises tu regardes l’écran de ton téléphone, l’heure qui tourne, elle ne se présente pas, ça t’agaces, t’as le pied qui tape nerveusement sur le sol du restaurant, à plusieurs reprises on demande si tu veux commander. Non, de toutes manières t’as pas faim, t’as juste réserver dans ce cadre merveilleux afin de mieux planter ton couteau.
Baiser qu’elle dépose sur ta joue quand enfin elle daigne se pointer. Visage impartial, d’une neutralité déconcertante, juste son parfum boisé qui s’empare de tes narines et te faire revivre vos joyeuses parties de jambes en l’air dans ton bureau. Ton égo il prend un nouveau coup maintenant que t’es certain qu’elle s’amuse à flirter avec ton cadet, si ce n’était que ça. « Juste de quoi me faire réfléchir. » Que tu lâches quand elle prend place face à toi, le mégot qui s’écrase dans le cendrier, le serveur qui la sert de ce délicieux vin qu’une grande quantité de la population parisienne ne peut s’offrir, ton regard qui plonge dans celui de la jolie rousse. Jambes croisées, tu regardes le garçon s’éloigner de vous, qu’il revienne plus tard pour prendre la commande. « Comment tu vas Arlie ? » Simple commodité d’usage, à vrai dire ça te passe au dessus. Capricieux ! « On ne fait que se croiser ces derniers temps, tu dois sûrement avoir beaucoup de boulot. » D’un petit sourire ironique qui se plante sur tes lèvres, tu sais ce qu’elle fait, c’est toi qui gère ses tournages et ses scènes. Faut bien qu’elle s’en souvienne quand même. « Très jolie tenue, je suis content de voir que l’argent que j’investi sur toi serve à te mettre quelque chose sur le dos. Axel a du soucis à se faire. » Parce que toi tu lui aurais bien arraché ses bouts de tissus sans même te soucier de ce qu’il pourrait en penser.
